L'OPERA POETICA DI PATRICIA GUÉNOT
Proseguiamo con la pibblicazione di alcune poesie che ci manda da Parigi la poetessa.
Princesse du néant
Étrange créature, issue de ma mémoire,
Princesse du néant, tu danses sur le fil
Des ténèbres glacées un boléro subtil
Dont l'insondable joie chasse mes idées noires.
Fille de l'espérance, ange prémonitoire,
Tu quittes mon esprit au mépris du péril
Pour offrir à la nuit ton sibyllin profil
De muette sylphide au visage d'ivoire.
Dans tes yeux cristallins scintillent les lueurs
De diamants insolents, imprégnés du bonheur
Que ton corps élancé trame dans la pénombre.
Sur tes cheveux de jais, les rayons argentés
D'une lune attentive à velouter les ombres
Dessinent un faisceau d'ardentes voluptés.
Errance citadine
Dans la ville glaciale, insensible à mes pleurs,
Je marche sans répit, sous les lueurs chagrines
D'une lune pressée que la nuit se termine
Pour s'éloigner d'un monde habillé de laideur.
Au hasard des trottoirs, je traîne mes douleurs
Qu'attisent les regards de filles qu'illumine
Une gaieté fleurie de promesses mutines
Dont la vivacité me déchire le cœur.
Dans le lacis bruyant des rues où je chemine,
J'observe le ballet de poupées citadines
Au visage embelli d'un sourire charmeur.
Quand l'aurore répand sa lumière opaline
Sur les murs constellés de graffitis vengeurs,
Je fuis dans un sommeil aux rêves rédempteurs.
Prière à la pendule
Pendule venimeuse au tic tac hivernal,
Spectatrice assidue de mon chagrin polaire,
Tu ponctues sans répit mes rêves solitaires
De tes jambes glacées, habillées de métal.
Fièrement suspendue à un crochet mural,
Inlassable poison au pas atrabilaire,
Tu découpes ma vie en tranches éphémères
Dont l'affreux défilé ravit l'ange du mal.
Impassible témoin de mes journées amères,
Renonce à la froideur de ton masque de verre,
Pour danser sous mes yeux un ballet infernal.
Au lieu de ciseler mon ennui funéraire,
Immerge ma douleur dans un gouffre spiral,
Avant de prolonger mon bonheur idéal.
Reine de mes désirs
Dans mon jardin drapé d'un éternel été,
Viens m'enlacer, princesse au sourire limpide,
Afin que la ferveur de nos baisers déride
Mon cœur que le passé s'acharne à tourmenter.
Reine de mes désirs, apprends-moi à chanter
La symphonie du temps qui, joyeux, se dévide
En diamants insolents, pour que leurs feux nous guident
Sur le radieux chemin de nos sens exaltés.
Dans le lac de tes yeux, noie mes pensées morbides,
Avant de m'entraîner, d'une main intrépide,
Vers la cime arc-en-ciel de notre volupté.
Armée de ta tendresse, exquise fée, préside
Le flamboyant ballet du plaisir pimenté
De l'enivrant parfum de ta féminité.
Patricia Guénot