LA POESIA DI PATRICIA GUÉNOT XXIV/2007

Honte amère - Princesse du néant - Bibliothèque

Honte amère

Je suis l’ange qui rit jusqu'à la déraison

Des futiles douleurs des ignobles mortels,

Acharnés à créer des jouets si cruels

Qu'ils parviendront bientôt à brûler l’horizon.

Je suis la solitude érigée en prison

Où l’humain égoïste, au cœur pétri de gel,

Moisit sous le regard du soleil éternel,

Implacable meneur du ballet des saisons.

Je suis le soir ultime, aux portes du néant,

Impassible témoin des massacres géants

Qui hâtent le trépas de la Terre putride.

Je suis la honte amère, imprégnée de tristesse,

Face au noir écheveau d’horreurs, qui se dévide

Jusqu’au caveau glacé que creusent vos faiblesses.

Princesse du néant

Étrange créature, issue de ma mémoire,

Princesse du néant, tu danses sur le fil

Des ténèbres glacées un boléro subtil

Dont l'insondable joie chasse mes idées noires.

Fille de l'espérance, ange prémonitoire,

Tu quittes mon esprit au mépris du péril

Pour offrir à la nuit ton sibyllin profil

De muette sylphide au visage d'ivoire.

Dans tes yeux cristallins scintillent les lueurs

De diamants insolents, imprégnés du bonheur

Que ton corps élancé trame dans la pénombre.

Sur tes cheveux de jais, les rayons argentés

D'une lune attentive à velouter les ombres

Dessinent un faisceau d'ardentes voluptés.

Bibliothèque

Dans leur habit de cuir, constellés de poussière,

Emmurés dans l’oubli, les romans d’autrefois

S’ennuient sinistrement sur les rayons étroits

De la bibliothèque inondée de lumière.

Près de l’ordinateur à l’apparence altière,

Sur lequel des gamins collent leur gai minois,

Des illustrés jaunis, entassés de guingois,

S’étiolent en blâmant la télé meurtrière.

Gavés de café noir, des étudiants studieux

Travaillent longuement en s’abîmant les yeux

Sur des pages remplies de lettres minuscules.

Loin du charivari des citadins pressés,

Les livres assoupis sous l’œil de la pendule

Recèlent en leur sein les trésors du passé.

Dans leur habit de cuir, constellés de poussière,

Emmurés dans l’oubli, les romans d’autrefois

S’ennuient sinistrement sur les rayons étroits

De la bibliothèque inondée de lumière.

Près de l’ordinateur à l’apparence altière,

Sur lequel des gamins collent leur gai minois,

Des illustrés jaunis, entassés de guingois,

S’étiolent en blâmant la télé meurtrière.

Gavés de café noir, des étudiants studieux

Travaillent longuement en s’abîmant les yeux

Sur des pages remplies de lettres minuscules.

Loin du charivari des citadins pressés,

Les livres assoupis sous l’œil de la pendule

Recèlent en leur sein les trésors du passé.

Patricia Guénot

Patricia Guénot
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