LA POESIA DI PATRICIA GUÉNOT XXVI/2007

Poèmes salvateurs - Du rade au violon - Jardin d'hiver

Poèmes salvateurs

Pendant que, jour et nuit, dans ta prison liquide,

Ballottée sur les flots de mirages pervers,

Tu laves ton passé en taquinant l’enfer

Dont le maître déroule une corde perfide ;

Pendant que tu dilues les souvenirs putrides

De ton âme étouffée par un chagrin amer

Dans ton fumeuIX poison au parfum de l’hiver

Sous le regard sournois du temps qui se dévide ;

Je compose pour toi un bouquet insolent

D’images réunies en poèmes brûlants

Où scintillent les feuIX de ma chaude tendresse.

Je lance mes sonnets pétris d’espoir radieuIX

Vers ton jardin désert dont la froideur m’oppresse,

Afin que leurs diamants illuminent tes yeuIX.

Du rade au violon

Dans un rade cradingue en plein nord de Paris,

Quatre loustics véreuIX taquinent des gonzesses

Venues bouffer un steak qui baigne dans la graisse,

Avant de retourner à leur turbin pourri.

Quand deuIX poupées, lassées de ces cons malappris

Qui se fendent la gueule en leur pinçant les fesses,

Menacent d’appeler les condés en vitesse,

Les vicieuIX venimeuIX torgnolent les souris.

Trois apprentis truands auIX vêtements pouraves,

Attirés par les cris, se jettent sur les caves

Qu’ils terrassent fissa à grands coups de poignards.

Rencardés par le boss, cinq poulagas rappliquent,

La matraque à la main, pour mater les lascars

Qui, sortant du violon, connaissent la musique.

Jardin d'hiver

Dans la nuit ténébreuse, auIX portes de l’enfer,

Les vieuIX désabusés promènent leur carcasse

Sous le dais protecteur des arbres qui enlacent

Leurs feuillages d’argent au bruissement amer.

Loin de la ville grise où le spectre pervers

De l’ambition déverse un torrent de menaces

Sur le cœur des humains que la faiblesse agace,

Le temps se ralentit dans le jardin d’hiver.

Les vieillards endurcis, sourds auIX vaines souffrances,

Offrent leur avenir auIX griffes du silence,

Sous l’œil indifférent des astres fugitifs.

Quand l’aile redoutée de la mort implacable

Emporte froidement un squelette chétif,

Ses pairs noient les débris de ses châteauIX de sable.

Patricia Guénot

Patricia Guénot
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