LA POESIA DI PATRICIA GUÉNOT (XI/
Ami de toujours
Quand l'esprit envahi d'une obscure tristesse,
Tu écoutes l'horloge accuser la lenteur
D'une nuit d'insomnie, où grandit ta rancœur
D'amant attentionné que ta belle délaisse ;
Quand ta plume privée d'inspiration paresse
Sur le bord d'un cahier triste d'une blancheur
Accordée à l'ennui qui dessèche ton cœur
De poète lassé des champêtres richesses ;
Quand l'abus d'un whisky à la chaude saveur
Paralyse ton corps sur un lit de douleur,
Au lieu de te plonger dans une exquise ivresse ;
Cherche du réconfort dans les bras protecteurs
D'un ami de toujours, afin que sa tendresse
Délite le carcan de chagrin, qui t'oppresse.
Étreinte funèbre
Dans le fond de mon cœur infesté par l'ennui
Se terre un spectre noir à la mine sévère,
Qui creuse la douleur de ma vie solitaire
En hurlant des refrains dont l'écho me poursuit.
Ton visage m'échappe au fil des froides nuits
Où l'effrayant silence invente des mystères
Afin d'anéantir le souvenir polaire
De ta lente agonie, qui me hante aujourd'hui.
Sourdement enfermée dans mon chagrin immense,
Je traverse les jours pétris de ton absence
En rêvant de serrer ton corps entre mes mains.
Aux portes du néant, quand la lune s'envole,
Mon amour me conduit sur le secret chemin
Où nous nous retrouvons pour une étreinte folle.
Patricia Guénot