7 10 41 EN FRANCE 2010 : JAMAIS AUSSI PEU DE SÉMINARISTES ET D'ORDINATIONS... MAIS LA LUEUR DU MOTU PROPRIO

Dans l'Église de France, c'est la consternation : les chiffres des ordinations diocésaines ou assimilées pour l'année 2010 sont désormais connus : 83 ordinations diocésaines, auxquelles on peut ajouter 3 ordinations pour la très traditionnelle Communauté Saint-Martin, dont les prêtres exercent généralement des ministères diocésains et même, pour ne pas sembler faire indûment pencher la balance vers la forme extraordinaire, 2 ordinations pour la Communauté Saint-Thomas-Becket (que l'on pourrait tout aussi bien classer dans la galaxie traditionnelle, dans la mesure où elle est de plus en plus bi-formaliste).

Ce chiffre, même ainsi augmenté à 88, est le chiffre le plus bas d'ordinations en France depuis la Révolution. Rappelons qu'il y avait dix fois plus d'ordinations diocésaines avant le Concile, et que depuis Vatican II, la chute est continue, parallèle à la chute continue de la pratique religieuse, à celle des enfants catéchisés et à celle… du denier du culte.

Dans les évêchés de France, où l'optimisme postconciliaire de commande s'était estompé dans les années 80, puis avait disparu dans les années 90, c'est désormais la consternation avouée. Elle est partagée par tous les prêtres et par tous les catholiques. Même par ceux qui annoncent cette inévitable catastrophe depuis 40 ans.

Les ordinations sacerdotales sont la vie de l'Église, le cœur qui bat et impulse le sang. Le bilan catastrophique est d'autant plus sensible que chez les catholiques traditionnels pratiquant la forme extraordinaire, toujours tenus aux marges de l'Église officielle, la bonne santé des ordinations (comme de la pratique dominicale, des catéchismes) se maintient : pour les communautés traditionnelles dont les membres exercent des ministères assimilables à des ministères diocésains, on compte, en 2010, 16 ordinations de prêtres français (dont 8 pour la Fraternité Saint-Pie-X). C'est une bonne santé relative : le monde traditionnel a un « taux de fécondité » qui n'est certes pas exceptionnel, mais qui est resté comparable à celui de l'ensemble du catholicisme français avant que n'advienne le Concile.

Il nous a paru utile de donner des tableaux concernant le nombre des séminaristes. Le premier est un classement par diocèse, extrait des données fournies par La Croix du 25 mai 2010. Le second est un classement par séminaire, car les séminaristes d'un diocèse peuvent faire leurs études à Rome, à Bruxelles, et ne pas se trouver dans leur séminaire diocésain ou régional. Il a été réalisé par l'abbé Claude Barthe, et nous le publions avec son aimable autorisation. On lira avec attention les indications méthodologiques qui précèdent ce second tableau, d'où on conclura que les états ici présentés sont exacts mais avec une marge d'approximation. Ils confirment au total qu'il y a environ 700 séminaristes diocésains « ordinaires » pour les diocèses de France et 140 séminaristes « extraordinaires ».

Paix Liturgique

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